Comment t’as commencé le rap ?
C’est en 98 et de façon classique: t’es entouré de potes qui font de la musique et tu finis par t’y mettre et quand tu t’y mets, tu te dis qu’il se passe un truc. Et j’ai fait du reggae parce que c’est une musique qui m’a parlé. Aux Antilles, on est plus reggae, dancehall que rap, c’est ce que j’écoutais, ce que mes cousins faisaient, etc, donc ça a été le reggae. A l’époque, il n’y avait pas le net. Si tu voulais être au courant des sons fallait se déplacer, aux Antilles pour le dancehall, aux States pour le rap US c’est peut-être ça qui m’a influencé vers cette voie. Et puis j’ai été touché par cette musique, par les valeurs qu’elle véhiculait. Dans le sound auquel j’appartenais, le Irie Member Sound, le message était conscient.
Ton moment dans la musique
Grâce à la musique, j’ai pu faire un voyage d’un mois au Chili; Jamais de la vie j’aurais mis les pieds là-bas si il n’y avait pas la musique. Je suis parti avec mon sound system. On devait partir pour 15 jours de concerts associatifs, on est resté un mois en vivant une expérience incroyable. On a fait des télés, des radios, des concerts, des festivals. On a été reçu comme des princes. Ici on était personne, là-bas, partout où on allait on nous connaissait. Et puis j’avais 20 piges. Petit gamin de banlieue je découvrais aussi un pays qui sortait d’une dictature: ça m’a fait réfléchir sur les vraies valeurs. J’ai vite compris que c’était pas l’oseille, la sape, tout ça, c’était la liberté qu’on avait en France et qui n’existait pas dans d’autres pays.
Doucement les Basses
Ça s’est fait tout seul. Avec Dragibus, on avait des potos en commun. Drage, il m’a toujours donné de la force. Il m’a invité lorsqu’il organisait ses soirées Amour 64. Il m’a fait rencontré Specta. Donc quand il a montré son projet et qu’il m’a demandé d’y participer, ça a été avec plaisir.
Ton actu
Je suis un dépressif de la musique. Tous les six mois, je dis j’arrête tout. Et puis j’y retourne. Même si la musique, c’est un peu derrière moi, j’ai quand même 25 morceaux qui dorment depuis le confinement. Je me dis que c’est dommage de ne rien en faire. Soit par un projet, soit par des one shot, soit un album. Mais j’y vais tranquille. La musique c’est du plaisir maintenant.
Propos recueillis par Léo Du Bronx.
