CAPORAL NEGUS
Comment t’as commencé le rap ?
J’ai commencé parce que ma grande sœur de dix ans mon ainée, écoutait beaucoup de sons, très variés, et du rap donc. C’était aussi la musique que l’on écoutait dans les années 90. Le rap américain, ça nous permettait de nous identifier, nous les Noirs en France, à une époque où la diversité n’existait pas, notamment à la télé, mais aussi un peu dans tous les secteurs. Les rappeurs portaient un message qui nous parlait. C’est pour ça que j’ai commencé à rapper. Au départ, c’était directement sur les morceaux que j’écoutais, à la fin des titres il y avait un bout d’instru sur lequel j’ai posé mes premiers lyrics. Puis c’est devenu un peu plus sérieux pour moi au milieu des années 90, toujours grâce à des gens de ma famille qui étaient dans le son. A 13 ans, j’ai pu aller enregistrer en studio grâce à Boogotop, Doudou Masta, Timide et sans complexe. C’est à partir de là, que j’ai enregistré mes premières mix-tape, fait mes premières scènes.
Ton moment dans le rap ?
C’était en 2003, quand j’ai accompagné la tournée d’un sound-sytem. Ce n’est pas vraiment du rap, c’était du reggae-dancehall, mais c’est le premier moment qui me vient. Le sound s’appelait Back to Zion, ils avaient gagné le championnat de France des sound-system. On faisait le tour des villes en France, c’était comme une colonie de vacances. Là, je me suis vraiment dit : « c’est ça que je veux faire de ma vie ».
Doucement les Basses
La connexion se fait via la ville de Bagneux. Avec le sound, pour la tournée dont j’ai parlé, on répétait au studio de la Chaufferie. Manu de la Chaufferie nous a fait rencontrer les acteurs hip-hop de la ville. On a participé à la scène découverte des Alliances Urbaines l’année où Royce da 5’9’ se produisait. Il y avait aussi le Comité de Brailleurs cette année-là. Depuis ce moment, je suis en lien avec les activistes Hip-hop de Bagneux, alors quand ils ont créé Doucement les Basses et qu’ils m’ont demandé de venir, je suis venu kicker ça.
Ton actu ?
Depuis l’année dernière, je tourne avec Manudigital, du reggae avec des influences electro. On a fait pas mal de dates et ça continue. Parallèlement, je sors des singles. Cela donnera lieu à la sortie d’un projet, dont je réfléchis à la forme : album, EP, je ne sais pas encore, mais ça arrive.
Propos recueillis par Léo Du Bronx.
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